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Le « Bibi-sitting », ou comment les États-Unis tiennent la main de Netanyahou

Les américains enchaînent les déplacements au Moyen-Orient pour faire tenir le cessez-le-feu à Gaza. Ils resserrent la vis autour de Benyamin Netanyahou, manoeuvre que les israéliens appellent « Bibi-sitting ».

Malgré les derniers bombardements israéliens et les éxecutions publiques des opposants du Hamas à Gaza, le cessez-le-feu tient au Moyen-Orient. Celui-ci découle du plan en 21 points émis par le président américain Donald Trump. Si Benyamin Netanyahou semblait avoir un rôle central au début du conflit, 747 jours plus tard, il est relégué au second plan, au profit d’une gestion américaine. Une sorte de « Bibi-sitting », qui amène à la question suivante : les choix internationaux d’Israël sont-ils dictés par la volonté de son partenaire américain ?

« Une semaine, les médias disent qu’Israël contrôle les États-Unis. La suivante, ils disent que les États-Unis contrôlent Israël. Ce sont des balivernes », s’est défendu Netanyahou, questionné à ce sujet lors d’une conférence de presse cet après-midi. Il reste que l’enchaînement des déplacements américains dans le pays ces dernières semaines ressemble à un serrage de vis autour du président israélien. D’abord, il y a eu les envoyés spéciaux au Moyen-Orient de la Maison Blanche, Steve Witkoff et Jared Kushner, qui ont ouvert la voie au cessez-le-feu. S’en est suivi l’arrivée triomphante de Donald Trump, qui a officialisé l’accord devant le parlement israélien. Désormais, c’est au tour de J.D. Vance de visiter le pays, et dans les prochains jours, le ministre des affaires étrangères Marco Rubio se rendra lui aussi à Jérusalem.

Une mission dirigée par les américains

L’apparition d’un centre militaire de commandement américain à Kiryat Gat, une trentaine de kilomètres au nord-est de Gaza, ajoute aux questionnements des observateurs du monde entier. Ce centre international accueille déjà 200 troupes américaines, tandis que les autres nations alliées hésitent encore à envoyer les leurs sur le terrain. J.D. Vance s’est félicité de cette avancée, précisant qu’« aucune troupe américaine n’ira sur le territoire de Gaza », et que « les nations Arabes se joindront à cette initiative »

Le centre de commandement de Kiryat Gat est opérationnel. (Crédit photo : Itamar Eichner)


Dans les coulisses, Jared Kushner et Steve Witkoff sont aux commandes de cette nouvelle mission américaine. Les gendarmes du monde s’occupent de la récupération des otages, qui aboutira sur la création d’une force de stabilisation de la région. Ensuite se posera la question de la reconstruction de Gaza et de sa gouvernance, qui n’est pas encore sur la table. « Ce n’est pas le bon moment pour en parler », balayait aujourd’hui J.D. Vance. Il a cependant insisté : la reconstruction n’aura lieu que dans les quartiers où le Hamas n’a plus de contrôle militaire ou financier. Les Etats-Unis ont pris la main sur la paix à Gaza, vont-ils prendre la main sur le territoire ?